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Channel: Mashable avec France 24 - Droits des femmes

Cette affiche de soutien à l’équipe de foot d’Iran ne comportait que des hommes

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"Ensemble, nous sommes des champions ; une nation, un battement de cœur." Ensemble, mais surtout entre hommes ! Le fait qu’aucune femme ne soit présente sur cette affiche placardée sur un immeuble de la capitale iranienne a provoqué l'ire des réseaux sociaux… et fait faire marche arrière à celui qui en avait eu l'idée.

VOIR AUSSI : Nike prive les footballeurs iraniens de crampons pour le mondial

L’affiche avait été placardée sur un espace publicitaire de la place Valiasr, en plein centre-ville de Téhéran. On y voyait une quinzaine d’hommes en pleine liesse, soulevant un trophée doré – mais qui n’est pas une reproduction de celui de la coupe du monde. Il y avait des joueurs de football, certains portant une veste de costume, d’autres une tenue plus traditionnelle, différents type de chevelure et de couleurs de peau… mais pas une seule femme !

Forcément, l'affiche n’a pas échappé aux critiques. Sur les réseaux sociaux, des Iraniennes l’ont elles-mêmes modifiée, en ajoutant des visages de femmes. "Nous avons vu qu’il manquait des femmes, nous avons donc décidé de nous ajouter nous-mêmes", dit ce tweet :

Le journal Qanun, plutôt centre-droit, a pour sa part répliqué en reproduisant l’affiche à sa une avec inscrit dessus : "Sans les femmes, nous sommes perdants."

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La société éditrice de ces affiches s’appelle la "Maison des designers de la République islamique" et elle est connue pour ses affiches contre la politique du président modéré Hasan Rohani, les États-Unis ou Israël. Elle dépend de la société Owj, connue pour ses liens avec les gardiens de la Révolution et des campagnes de pub qui avaient déjà fait des remous.

Face à ces réactions, l’affiche a été remplacée par une autre, plus solennelle, sur laquelle figurent des femmes – mais au second plan. On voit, alignés tels les joueurs d’une équipe pendant l’hymne national d’avant-match, la main sur le cœur, cinq joueurs avec le maillot national, puis dans leur ligne, des Iraniens de la société civile, et enfin une Iranienne, en neuvième position.

Cette nouvelle affiche a elle aussi été moquée. Un internaute a remplacé le visage de tous les figurants par celui de Masoud Shojaei, un des joueurs de l’équipe iranienne.

– Cet article a initialement été publié sur le site des Observateurs de France 24.

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Cette affiche de soutien à l’équipe de foot d’Iran ne comportait que des hommes
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L'affiche installée la semaine dernière sur une place centrale de Téhéran. Censée montrer le soutien du pays à son équipe de football, on n'y voit aucune femme.
Les Observateurs de France 24MondeMondial-2018IranPolitique iranienneDroits des femmesÉgalité hommes-femmesFootballmash-fr241Samedi, juin 23, 2018 - 10:0042Pour soutenir l’équipe nationale à la Coupe du monde de football 2018, une société iranienne a fait réaliser la semaine dernière une immense affiche, placardée sur un immeuble du centre-ville de Téhéran.0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60115556156456,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306,0.60146767558306facebook|:|http://f24.li/11YB.F|*|twitter|:|http://f24.li/11YB.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11YB.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11YB.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11YB.W|*|email|:|http://f24.li/11YB.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11YB

Chauffeuse Uber, places de parking roses : 48 heures de conduite pour les Saoudiennes

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Annoncée en septembre 2017, la levée de l’interdiction de conduire faite aux femmes est un volet du plan "Vision 2030 ", le projet de modernisation du pays initié par le prince héritier Mohammed Ben Salmane. Une journée historique que les Saoudiennes n’ont pas hésité à partager sur les réseaux sociaux.

VOIR AUSSI : En Arabie saoudite, le prince héritier met un coup de frein à l'émancipation des femmes

“En route vers la rue Al Qassim !”, a écrit cette automobiliste :

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“Ayant vécu en Arabie saoudite dans les années 1990, c’est fantastique de voir des femmes saoudiennes enfin conduire. Félicitations à chaque femme ou homme ayant permis de rendre ce jour possible”.
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“Je me suis réveillée ce matin en pensant qu’un jour, je serai fière de parler de ce jour historique à mes enfants.”

Une expérience parfois partagée avec leurs proches. Sur cette vidéo, un père de famille accompagne ses filles, qui conduisent pour la première fois. La conduite se fait à tour de rôle.

Des covoiturages au féminin... et une première conductrice Uber

Passée les virées du week-end, certaines Saoudiennes ont pu se rendre dans leur lieu de travail sans avoir recours à un chauffeur. Les premiers covoiturages ont eu lieu dès l’aube, lundi 26 juin.

“Aujourd'hui, je suis fière de voir mes collègues aller au travail dans une voiture où ELLES tiennent le volant !”, déclare une membre de l'équipe de l'entreprise Niche Arabia.

Et pour celles qui ont voulu faire de la conduite leur métier, la société américaine Uber a finalement ouvert ses portes. Parmi les premières recrues, Ohoud Alarifi, devenue aussi responsable marketing de l’antenne saoudienne d’Uber. Elle a effectué sa première course le 24 juin, sous le regard interloqué de son premier passager.

Des fleurs pour les conductrices...

Les autorités avaient prévu de marquer le coup et ces deux premières journées ont été encadrées par les forces de l’ordre, qui en ont profité pour soutenir les jeunes conductrices. Sur cette vidéo, devenue virale, on peut voir des policiers saoudiens distribuer des fleurs aux nouvelles automobilistes.

... et des places de parking roses réservées

Mais certaines Saoudiennes n’ont pas hésité à se montrer critiques. Notamment envers ce centre commercial de Riyad, qui a décidé que la meilleure façon de célébrer cette journée historique était de remplacer les aires normalement réservées aux handicapés par des aires de stationnement réservées aux femmes. Parées de panneaux roses, les places ont été créées pour que les femmes puissent garer leur voiture plus près des entrées et des sorties des centres commerciaux. Mais l’initiative est loin d’avoir eu l’effet escompté.

“Partout dans le monde, des places de parking sont réservées pour les handicapés et les personnes âgées. Est-ce que même les femmes font partie de ces catégories en marge ?”, demande cet internaute :

Face à la polémique, le gouverneur de Riyad, Tarek Al Fares, a demandé à la direction du centre commercial de réattribuer les places de stationnement aux personnes handicapées.

D'autres critiques se sont aussi fait entendre plus subtilement

Sur cette vidéo, cette femme conduit tout en écoutant "No Woman, No Drive", la version saoudienne et parodique de la chanson de Bob Marley "No Woman, No Cry".

D’après les chiffres officiels, sur 6 millions de femmes, près de 65 % devraient obtenir leur permis de conduire d’ici la fin de l’année. Une décision qui devrait avoir un impact économique positif pour le secteur de l’automobile, selon le ministère de l’Intérieur saoudien. Ce dernier prévoit par ailleurs d’employer des policières pour régler la circulation.

Un ensemble d’initiatives qui reste entaché par la répression contre les militantes qui s’étaient opposées à l’interdiction de conduire. D’après les autorités, sur les 17 personnes arrêtées en 2017, neuf sont toujours en prison. Ces dernières sont accusées d'avoir porté atteinte à la sécurité du royaume et d'avoir aidé les "ennemis" de l'État saoudien. 

– Cet article a initialement été publié sur le site des Observateurs de France 24.

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Chauffeuse Uber, places de parking roses : 48 heures de conduite pour les Saoudiennes
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En images, les premières 48 heures de conduite pour les Saoudiennes.
Les Observateurs de France 24MondeArabie saouditeDroits des femmesÉgalité hommes-femmesmash-fr242Mardi, juin 26, 2018 - 11:5844La date du 24 juin restera gravée dans les esprits des femmes saoudiennes : depuis minuit samedi, elles ont enfin officiellement le droit de conduire sur les routes du royaume wahhabite. Mais il y a eu quelques couacs.0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60583584514342,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636,0.60289775647636facebook|:|http://f24.li/11ZD.F|*|twitter|:|http://f24.li/11ZD.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11ZD.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11ZD.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11ZD.W|*|email|:|http://f24.li/11ZD.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11ZD

Pour Mae Jemison, première astronaute afro-américaine, "nous avons tous besoin de modèles"

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Les 25 et 26 juin, au Carrousel du Louvre, s'est tenue la 11e édition de la conférence USI. Durant deux jours, chercheurs, ingénieurs, penseurs ou entrepreneurs parmi les plus influents au monde sont intervenus sur scène pour tenter d’entrevoir, chacun à leur manière, de quoi sera fait notre futur. Cette année, Mashable avec France 24 était partenaire de l’événement, et y consacre un cycle d’entretiens avec plusieurs personnalités invitées. Retrouvez le meilleur des conférences 2018 sous le hashtag #MashableFRxUSI.

Entrer à la NASA était son rêve. Mae Jemison ne s'est pas contentée de le réaliser à titre personnel ; elle en a aussi profité au passage pour marquer l'Histoire et être la première femme afro-américaine à aller dans l'espace.

VOIR AUSSI : "Les machines peuvent être créatives", assure la directrice du lab d'IA de Facebook à Montréal

En 1992, à bord de la navette spaciale Endeavour pour la mission STS-47, l'astronaute originaire de Chicago était en charge d'étudier des cellules osseuses afin d'en savoir plus sur le mal de l'espace. Depuis, celle qui est également inscrite au National Women's Hall of Fame s'évertue à sensibiliser les femmes, et en particulier les femmes de minorités visibles, au monde scientifique.

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SSPL/Getty Images

Mae Jemison a toujours revendiqué l'influence de Martin Luther King, une personnalité qui aurait considérablement marqué sa jeunesse. En tant qu'étudiante, la jeune femme inspirée par le mouvement des droits civiques a également été représentante des étudiants noirs. 

"Les 'role models' sont avant tout ces personnes de notre entourage qui nous inspirent tous les jours"

Après la NASA, la médecin et ingénieure de formation a fait une apparition dans un épisode de "Star Trek : La Nouvelle Génération", ce qui fait d'elle la première astronaute réelle à apparaître dans la série télévisée. Aujourd'hui, elle est à la tête de 100-Year Starship, une initiative de la NASA pour conduire des études sur les voyages interstellaires. "Ce dont nous avons besoin pour aller au-delà du système solaire, c'est également ce dont nous avons besoin pour survivre sur ce vaisseau qu'est la Terre : être écoresponsable", estime Mae Jemison.

Mae Jemison, vous êtes connue pour être la première femme afro-américaine à être allée dans l'espace. Il y a 25 ans, votre caméo dans "Star Trek" a achevé de faire de vous une icône. Pensez-vous que pour avancer dans la vie, nous avons tous besoin d'icônes, et donc de "role models" ?

L'expression "role models" est intéressante, mais elle est souvent mal employée. Je pense que les "role models" sont avant tout ces personnes de notre entourage qui nous inspirent tous les jours et nous aident à savoir comment nous comporter. Ce sont eux, les individus dont on apprend le plus : nos parents, nos professeurs, nos frères et sœurs, nos oncles et tantes... Ceux qui partagent notre vie et nous montrent ce qui est bon et ce qui est mauvais. Par exemple, pour être ce que je suis aujourd'hui et trouver la force d'avancer dans mon travail, je me suis inspirée de ma mère qui était enseignante et se couchait tard le soir ; de mon père qui a cumulé les boulots mais aussi de mon chat, si indépendant et si peu craintif. 

Il y a un truc qui m'agace : ce sont les personnes qui estiment que l'on peut uniquement apprendre des gens qui nous ressemblent. Sauf que ce n'est pas vrai, on peut apprendre de tout le monde. Et en même temps, on devrait tous être convaincus que chacun a des talents et des compétences. Bien sûr, il est utile de savoir que des gens qui vous ressemblent ont réussi car à ce moment, tout devient plus facile.... Ces personnalités publiques ouvrent le champ des possibles. Dans la série "Star Trek", Nichelle Nichols incarne le lieutenant Uhura. Et il est vrai que c'était un personnage que je trouvais incroyable car elle était la preuve que d'autres personnes pouvaient partager les mêmes idées que moi...

Les milieux scientifiques s'ouvrent à plus de diversité, mais restent encore essentiellement masculins. Que faut-il faire pour que ces endroits soient davantage à l'image de nos sociétés plurielles ?

Une grande partie de mon travail tourne autour de la question suivante : comment inviter plus de personnes à s'intéresser aux sciences ? Comment faire pour qu'il y ait davantage de femmes à des postes académiques, dans les écoles ou les universités ? Au fond, chaque enfant peut apprendre et accomplir des choses. Mais c'est ce que nous attendons d'eux qui conditionne leur ambition.

Il faudrait réfléchir à nos façons d'amener plus de personnes vers les sciences. Quels types de laboratoires nous installons dans leurs classes ? Comment susciter la curiosité des petites filles en leur posant des questions et en les invitant à creuser pour trouver les réponses ? Ce n'est pas en passant notre temps à leur dire d'être mignonnes et de ne pas salir leurs vêtements que les choses vont changer.

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NASA/Roger Ressmeyer/Corbis/VCG via Getty Images

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Pour Mae Jemison, première astronaute afro-américaine, "nous avons tous besoin de modèles"
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Émilie LAYSTARYMondeNASAFéminismeSciencesJeunesseÉtudesRechercheÉtats-UnisDroits des femmesÉgalité hommes-femmesEnfantsEspaceUSI 2018Entretien exclusifmash-fr242Samedi, juin 30, 2018 - 14:00919Sur le vol d'Endeavour STS-47 lancé en 1992, Mae Jemison a été spécialiste de mission. En tant que première femme afro-américaine à être allée dans l'espace, la scientifique a conscience de l'importance des "role models" et figures inspirantes.0.76970385020683,0.78405335566047,0.77830307067269,0.75861766215801,32.943964394639,2.0561356128228,1.7075689127093,1.9885069096612,1.7921343893384,1.3167946082269,1.1320902963579,1.0088864134065,1.0025978567407,0.92192730979273,0.85764372976497,0.80941502793001,0.77156324936128,0.74149428511041,0.71713113391408,0.6827240161943,0.66679497529353,0.65955615832038,0.64590420455088,0.63635774668305,0.63273811480214,0.62297234136531,0.61809355430663,0.61357154243949,0.60789231951831,0.6060837982753,0.60308749230693,0.59770230295126,0.59639320697621,0.59274672972676,0.59098375210201,0.58946850370044,0.58946850370044,0.58739375922163,0.58672978877977,0.58672978877977,0.58672978877977,0.58672978877977,0.58672978877977,0.58672978877977,0.57884605500718,0.57884605500718,0.57884605500718,0.57728415592514,0.57656835714037,0.57656835714037facebook|:|http://f24.li/11aA.F|*|twitter|:|http://f24.li/11aA.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11aA.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11aA.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11aA.W|*|email|:|http://f24.li/11aA.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11aA

La nomination de Brett Kavanaugh, nouveau juge à la Cour suprême, menace-t-elle le droit à l'avortement aux États-Unis ?

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Brett Kavanaugh vs "Roe vs Wade". La nomination par le président américain Donald Trump, le 9 juillet, d’un nouveau juge à la Cour suprême, marqué à droite politiquement, fragilise l’un des arrêts les plus célèbres de la plus haute juridiction des États-Unis : celui qui, en 1973, a reconnu le droit à l’avortement des femmes au niveau fédéral.

VOIR AUSSI : Petit état des lieux du droit à l'avortement en Europe, pays par pays

Plusieurs démocrates ont déjà promis de harceler de questions Brett Kavanaugh sur le droit des femmes à disposer de leur corps lors des auditions au Sénat qui doivent confirmer le candidat de Donald Trump. L’issue de la bataille politique autour de sa nomination semble jouée d’avance car les Républicains disposent du nombre de voix nécessaires pour le propulser à la Cour suprême. Mais les débats ne devraient pas en être moins mouvementés.

Outre son impact sur la vie de millions de femme, l’arrêt Roe vs Wade est l’un des marqueurs politiques les plus importants de l’histoire américaine récente. Le droit à l’avortement est devenu l’un des sujets de ralliement des démocrates alors que l'opposition à cet arrêt a permis de rassembler différentes branches républicaines à partir de la fin des années 1970, rappelle le site Politico.

L'histoire tragique de Norma McCovey

Lorsque Norma McCorvey, le véritable nom de "Jane Roe", l'une des protagonistes de l'affaire "Roe vs Wade", rencontre les avocates Sarah Weddington et Linda Coffee, en 1969, pour défendre son cas devant la Cour suprême, elle ne se doute pas de l’impact que son drame personnel va avoir sur la société américaine. Cette Texane, enceinte pour la troisième fois à l’âge de 21 ans après avoir déjà abandonné son deuxième enfant, veut procéder à un avortement. Mais, comme dans 45 autres États américains, la loi texane l’interdit et toutes les cliniques qui y pratiquent illégalement l’interruption volontaire de grossesse ont été fermées.

Les deux avocates, à la recherche de femmes voulant avorter, ont accepté de se saisir du cas tragique de Norma McCorvey pour contester la constitutionnalité de l’interdiction de l’IVG. Après trois ans de bataille juridique acharnée, la Cour suprême a donné raison à "Jane Roe" contre l’avocat texan de la défense, Henry Wade. Le verdict de 1973 fut sans appel : par sept voix contre deux, les juges affirment que le 14e amendement de la Constitution protège le droit des femmes à disposer de leur corps.

"Cette décision est l’un des très rares exemples dans l’histoire de la Cour suprême où les juges ont été en avance sur leur temps", rappelle Jeffrey Rosen, professeur de droit à l'université George Washington (Washington, DC), dans une tribune publiée sur le site The Atlantic. Il faut, en effet, se replacer dans le contexte de l’époque. La grande majorité des Américains était alors prise entre deux feux, entre le mouvement de la révolution sexuelle de la fin des années 1960 qui poussait à la reconnaissance de l’IVG et le courant anti-avortement qui défendait bec et ongles le statu quo.

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Le juge Brett Kavanaugh lors de son arrivée à Capitol Hill, à Washington.
REUTERS/Joshua Roberts

Avortement longtemps toléré

En réalité, la Cour suprême a mis un terme à une parenthèse de l’histoire américaine. La société américaine a pendant très longtemps autorisé ou toléré l’avortement, a rappelé l’historienne Leslie Reagan dans son livre "When abortion was a crime" ("Quand l’avortement était un crime"). Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle qu’un mouvement contre l’IVG prend forme aux États-Unis. Il est mené par une partie du corps médical – les gynécologues et obstétriciens – pour une raison essentiellement économique : contester la concurrence grandissante des sages-femmes. Ce sont ces gynécologues et obstétriciens qui ont finalement obtienu la criminalisation de l’avortement en 1880.

"Le risque cependant est que le droit à l’avortement soit peu à peu grignoté"

Pour autant, les Américaines ont pu continuer jusqu’aux années 1920-1930 à recevoir des avortements qui, à défaut d’être légaux, étaient tolérés. Mais au fil des années, la frange xénophobe et raciste de la population américaine a rejoint les rangs des anti-avortement. Leur argument : les femmes "américaines" et protestantes se devaient de procréer, et non pas d'avorter, pour dresser une barrière de petites têtes blondes face à l’arrivée d’immigrants. La lutte contre l’IVG devint une question de "patriotisme de mâles blancs", conclut Leslie Reagan. Mais les milieux religieux, eux, restaient largement à l’écart de ce débat. Certains magazines religieux américains de référence, comme Christianity Today, refusaient même de qualifier l’avortement de "péché", rappelle Politico.

Ce n’est qu’après l’arrêt Roe vs Wade que la lutte contre l’avortement s’est lentement imposée comme une plateforme politique commune à toutes les droites, y compris religieuse. Le mouvement Moral Majority (Majorité morale), établi par le télévangéliste Jerry Falwell en 1979 et qui promeut la défense des "valeurs pro-américaines et pro-familles", marque l’entrée fracassante de la droite religieuse dans le champ politique.

Trente ans plus tard, certains redoutent que le basculement à droite de la Cour suprême, qui comptera cinq conservateurs contre quatre progressistes si la nomination de Brett Kavanaugh est confirmée, signe l’arrêt de mort de Roe vs Wade. Mais le favori du président, plutôt conservateur bon teint que traditionaliste fanatique, a assuré, en 2004, qu’il respecterait la règle du précédent, c’est-à-dire qu’il ne remettra pas en cause frontalement le droit à l’avortement confirmé en 1973.

Le risque cependant est que le droit à l’avortement soit peu à peu grignoté. Profitant de l’occasion d’avoir une majorité conservatrice à la Cour suprême, les groupes de pression anti-avortement vont tenter, dès que des affaires favorables à leurs points de vue se présenteront, de les faire remonter jusqu’à la Cour suprême. Dans l’espoir que l’arrêt Wade vs Roe soit peu à peu contourné, ce qui, avant même l'arrivée de Brett Kavanaugh, s'est déjà amorcé. Un arrêt du 25 juin 2018 affirmait que les "centres religieux de grossesse de crise" en Californie ne pouvaient pas être obligés par l'État à distribuer à des femmes de la documentation qui évoquait l'avortement.

– Retrouvez la version originale sur France 24.

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La nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême menace-t-elle le droit à l'avortement aux États-Unis ?
Roe vs Wade : l'arrêt historique sur le droit à l'avortement menacé aux États-Unis
Une manifestation pour défendre le droit à l'avortement en janvier 2018. La nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême fragilise l'arrêt Roe vs Wade, qui a reconnu en 1973 le droit à l'avortement.
Alex Wong, AFP
Sébastian SEIBTMondeAvortementCour suprême américaineDonald TrumpDroits des femmesfr24http://www.france24.com/fr/20180711-kavanaugh-menaces-roe-vs-wade-arret-historique-droit-avortement-etats-unis1Jeudi, juillet 12, 2018 - 08:2616La nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême des Etats-Unis place l'arrêt Roe vs Wade en ligne de mire. Ce texte de 1973, reconnaissant le droit à l'avortement, est l'une des bêtes noires des conservateurs américains.0,0,0WB5273314-F24-FR-20180710_102_D66_5273314facebook|:|http://f24.li/11c0.F|*|twitter|:|http://f24.li/11c0.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11c0.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11c0.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11c0.W|*|email|:|http://f24.li/11c0.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11c0

Oksana Chatchko, cofondatrice des Femen, a été retrouvée sans vie dans son appartement parisien

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Oksana Chatchko, cofondatrice et ex-membre du groupe féministe des Femen, s'est suicidée dans son appartement à Paris à l'âge de 31 ans, a annoncé mardi à l'AFP Inna Chevtchenko, leader de l'organisation. "Oksana a été retrouvée hier à Paris dans son appartement. Elle s'est suicidée", a-t-elle précisé par téléphone à l'AFP.

VOIR AUSSI : Les féministes sont poings levés contre la rétrospective Polanski à la Cinémathèque de Paris

Dans la matinée, Anna Goutsol, autre co-fondatrice du mouvement, a également confirmé son décès sur sa page Facebook, restant toutefois prudente sur les causes de sa mort : "La plus courageuse (...) Oksana Chatchko nous a quittés. Avec ses proches et sa famille, nous sommes en deuil et nous attendons la version officielle de la police. Pour le moment, ce que nous savons, c'est que (...) le corps d'Oksana a été retrouvé dans son appartement à Paris. Selon ses amis, elle a laissé une lettre de suicide."

Toujours sur Facebook, le groupe Femen a publié un hommage à "une des femmes les plus remarquables de notre époque, une des plus grandes combattantes ayant lutté durement contre les injustices auxquelles elle a dû faire face, contre les injustices de notre société". 

De son côté, Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'égalité hommes-femmes, a réagi dans un tweet.

Avec trois autres militantes, Oksana Chatchko avait fondé le mouvement féministe, qui s'est fait connaître pour ses actions seins nus en avril 2008 à Kiev, en Ukraine. Exilée en France depuis 2013, la jeune femme avait quitté l'organisation et continuait son travail d'artiste peintre.

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Oksana Chatchko, cofondatrice des Femen, s'est suicidée dans son appartement à Paris
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La cofondatrice du mouvement et ex-activiste Femen Oksana Chatchko, lors d'une manifestation à Paris, le 18 septembre 2012.
AFP
France 24MondeDécèsSuicideFemenFéminismeDroits des femmesParismash-fr242Mercredi, juillet 25, 2018 - 01:06838Selon ses proches, l'activiste de 31 ans "a laissé une lettre de suicide". 0.73850102128124,0.73850102128124,0.74246812701549,0.74246812701549,0.73933736920041,0.73933736920041,0.73933736920041,0.73977239862747,0.73977239862747,0.73977239862747,0.73977239862747,0.74236906126177,0.75250632784731,0.76026708619928,0.76026708619928,0.76026708619928,0.76026708619928,0.76060025190971,0.75887378475742,0.75887378475742,0.75887378475742,0.75877589736206,0.75877589736206,0.75606991072844,0.75606991072844,0.7521379654958,0.7521379654958,0.74644687245163,0.74644687245163,0.74644687245163,0.74644687245163,0.73484489507969,0.73697536197518,0.74196549260363,0.73772710827455,0.73772710827455,0.73772710827455,0.73772710827455,0.73250200222549,0.73250200222549,0.72978720525934,0.72864447574841,0.71921353695997,2.2008176354685,1.370485826791,1.0668577985528,0.89597058193384,0.77803626627387,0.71555956020529,0.67415955642389facebook|:|http://f24.li/11dt.F|*|twitter|:|http://f24.li/11dt.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11dt.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11dt.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11dt.W|*|email|:|http://f24.li/11dt.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11dt

En Argentine, des femmes déguisées en servantes écarlates manifestent pour défendre le droit à l'avortement

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C'est vêtues de capes rouges et de coiffes blanches que des activistes argentines ont défilé mercredi 25 juillet dans les rues de Buenos Aires pour défendre leur droit à l'avortement. Une tenue qui ne doit rien au hasar, puisqu'elle est inspirée de la série "The Handmaid's Tale" (en français, "La Servante écarlate"), dans laquelle les femmes sont privées de leur statut de citoyennes. 

VOIR AUSSI : "The Handmaid’s Tale" vainqueur des Emmy Awards 2017 : Hulu fait de l’ombre à Netflix

Dans la série dystopique inspirée d'un roman de Margaret Atwood, les Servantes sont les dernières femmes considérées comme fertiles, dans un monde où le taux de natalité est anormalement bas. Elles sont réduites à cette seule fonction de reproduction. Placées au sein de couples riches et puissants mais incapables d'avoir des enfants, elles sont violentées et abusées jusqu'à ce qu'elles tombent enceintes.

Des avortements illégaux et dangereux

À Buenos Aires, les activistes sont venues défendre une proposition de loi sur laquelle le Sénat argentin doit statuer le 8 août. Déjà adoptée en première lecture de justesse le 14 juin au Parlement, cette proposition vise à légaliser l'avortement dans les quatorze premières semaines de grossesse. Pour l'instant, les femmes ne sont autorisées à avorter qu'en cas de viol, si la grossesse représente un danger pour elles, ou si il existe une importante malformation du foetus. Si ces conditions ne sont pas respectées, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est alors passible d'une peine de quatre ans de prison.

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EITAN ABRAMOVICH/AFP/GETTY IMAGES

Beaucoup ont recours à des solutions alternatives – entre 370 000 et 522 000 chaque année selon le ministre de la santé local –, illégales et risquées. Les avortements illégaux sont la première cause de mortalité maternelle dans le pays. Une centaine de femmes en mourraient par an, selon des chiffres régulièrement avancés par des associations.

Pressions et mobilisations

Les politiciennes et politiciens subissent des pressions importantes pour ne pas approuver le texte, qui avait déjà été soumis six fois au Parlement depuis 2007 sans succès. L'Église catholique notamment, qui a un poids considérable dans le pays, a milité en ce sens. Certains ont dénoncé des pressions, voire des menaces, a rapporté Le Monde.

Une partie importante de la population, surtout des adolescentes, s'est mobilisée pour faire contrepoids. Reconnaissables grâce à un foulard vert, que les activistes déguisées en servantes écarlates portaient également, elles ont été des dizaines de milliers à défiler, ou à s'exprimer sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LasPibasYaEligieron ("les filles ont déjà choisi" en français) en faveur de la légalisation de l'avortement.

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EITAN ABRAMOVICH/AFP/GETTY IMAGES

Selon l'agence Associated Press, les activistes marchaient cette fois à Buenos Aires en slience, tête baissée devant le Congrès national. L'une d'entre elles a lu une lettre, écrite par l'auteure Margaret Atwood elle-même, qui soutient le mouvement. "Personne n'aime l'avortement, même lorsque c'est peu risqué et légal. Ce n'est pas quelque chose qu'une femme choisirait pour passer un bon moment un samedi soir. Mais personne n'aime voir les femmes saigner à en mourir dans la salle de bains à cause d'avortements illégaux", était-il écrit.

Ce n'est pas la première fois qu'un costume faisant référence à "The Handmaid's Tale" est utilisé lors d'une manifestation. En 2017, des femmes l'avaient déjà revêtu au Texas pour protester contre un amendement qui visait à interdire l'IVG durant le second trimestre de grossesse, ou dans l'État d'Ohio contre un autre amendement anti-avortement. Plus récemment, en juin 2018, des Américaines ont défilé en robe rouge contre le vice-président des États-Unis Mike Pence, dénonçant ses tentatives de réduire leurs droits.

 

OK last one: Handmaids demonstration on South Broad Street during #PenceinPhilly protest last hour

Une publication partagée par Jim MacMillan (@jimmacmillan) le

Le président argentin Mauricio Macri a d'ores et déjà promis qu'il n'opposerait pas de veto si la loi était votée.

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Des femmes se déguisent en servantes écarlates pour défendre le droit à l'avortement en Argentine
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EITAN ABRAMOVICH/AFP/GETTY IMAGES
Perrine SIGNORETMondeAvortementSériesDroits des femmesManifestationsmash-fr241Jeudi, juillet 26, 2018 - 15:5625Le costume inspiré de la série télévisée "The Handmaid's Tale" est devenu un symbole lors de manifestations en faveur du droit à l'avortement.0,0,0,3.6271863794221,3.538791284127facebook|:|http://f24.li/11eM.F|*|twitter|:|http://f24.li/11eM.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11eM.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11eM.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11eM.W|*|email|:|http://f24.li/11eM.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11eM

La fabrique de la femme artificielle : du mythe de Pygmalion aux "sex dolls" en silicone

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"Poupée n’est pas tromper" titrait l’hebdomadaire Les Inrocks citant le propriétaire de la toute première maison close parisienne où les prostituées sont des poupées en silicone, haut de gamme, dernière génération. Xdolls a ouvert fin janvier 2018 et a, sans surprise, suscité la polémique.

VOIR AUSSI : Quand les robots sexuels auront envahi le monde

Or, contrairement aux idées reçues, ces objets ne sont pas uniquement limités aux plaisirs sexuels. Exit les poupées gonflables des années 70 ! Ces femmes robotes, personnalisables à l’envie, dotées d’une intelligence artificielle, capables de converser – y compris avec des bambins de 3 à 5 ans grâce à un "mode familial" –, seraient considérées par certains utilisateurs comme de véritables épouses. Certaines pourraient même bientôt… engendrer !

Pourtant, si l’ère des poupées en silicone interconnectées est une invention du XXIe siècle, l’idée d’une "femme artificielle", en revanche, était déjà bien présente dans les mythes de la Grèce ancienne.

Du mélange de technologie et de magie, c’est-à-dire de l’objet inanimé rendu vivant par le divin dans les mythes, à la sex doll moderne, animée par un concentré de technologie, comment en est-on arrivé là ? Ne pourrait-on alors voir dans ces compagnes en plastique l’aboutissement d’un très vieux fantasme masculin ?

Une mécanisation du vivant très ancienne

Créatures mécaniques, objets ou êtres inanimés rendus vivants par l’aide d’interventions divines, voire même de véritables robots, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, ne sont pas inconnus de la mythologie grecque. Ainsi, le robot de bronze Talos, gardien de l’île de Crète, chargé d’en faire le tour trois fois par jour afin de repousser les intrus a été fabriqué par Héphaïstos, le dieu forgeron.

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Medée et Talos, de Sybil Tawse, pour l’ouvrage Stories of Gods and Heroes (1920) de Thomas Bulfinch.
Wikimedia

Ce même Héphaïstos dont les sources nous disent qu’il avait conçu, outre des objets animés – par exemple des trépieds se déplaçant d’eux-mêmes –, des créatures animées, à l’instar des "servantes en or" qui l’assistaient dans ces travaux et qui étaient capables de parler et de penser.

Toujours en Crète, Dédale, le célèbre architecte du labyrinthe destiné à enfermer le Minotaure, aurait, si l’on en croit les récits de Platon ("Ménon" 97d-98a), créé des statues si réalistes qu’elles semblaient être animées et qu’il fallait, selon la légende, les enchaîner pour les empêcher de s’enfuir ; mais, il s’agit là sans nul doute d’une métaphore pour parler de sculptures à l’apparence du vivant.

Ces récits légendaires rappellent qu’à l’instar du célèbre mécanisme d’Anticythère, le plus vieux calculateur mécanique jamais connu, la technologie des machines était déjà connue dans l’Antiquité, notamment aux époques hellénistique et romaine. À de nombreuses reprises, les sources évoquent, dans le contexte des fêtes et des processions religieuses, des machines censées reproduire ou imiter le vivant (oiseau volant, cerf bondissant), ou bien encore des mécanismes automatiques (comme des automates à musique), dont témoigne par exemple le traité sur "Les automates" ("Automata") d’Héron d’Alexandrie qui portait sur les mécanismes des machines de théâtre.

Mais si du côté du mythe, dans le monde divin, ces créations animées semblent destinées à remplacer en quelque sorte le travail des esclaves (servantes d’Héphaïstos, portes qui s’ouvrent d’elles-mêmes, trépieds qui se rendent de leur propre chef au banquet des Olympiens), dans le monde réel, l’idée de parvenir à recréer du vivant de façon mécanique grâce aux automates s’associe, du reste, dans l’imaginaire occidental, à une impression d’illusion et de tromperie.

La première femme de l’humanité

Dans les récits mythologiques les plus anciens, comme les "Travaux et les Jours" et la "Théogonie" d’Hésiode, poète grec du VIIIe siècle avant J.-C., il est question d’une femme créée – ou plutôt modelée – par Héphaïstos à partir de terre et d’eau : la célèbre Pandora.

Sur ordre de Zeus, Héphaïstos créé un "beau mal" (kalon kakon), à l’apparence d’une jeune fille prête à se marier, "à la semblance des déesses" ; elle doit avoir voix et force, et faire naître le désir chez les hommes.

Surtout connue pour être celle qui ouvrira la boîte (en fait, une jarre) de laquelle s’échapperont tous les maux de l’humanité – et, parmi ceux-ci, le vice et la tromperie –, Pandora est avant toute chose la première femme de l’humanité.

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Pandora, par Nicolas Régnier (1588/1591–1667).
Nicolas Régnier/Wikimedia, CC BY

Elle n’en constitue pas moins une création divine au goût bien amer pour les hommes qui seront désormais tourmentés par la maladie, le dur labeur, la vieillesse et la mort, alors qu’auparavant dans l’Âge d’Or ces derniers, immortels, vivaient à l’égal des dieux, mangeaient sans avoir à cultiver et pouvaient engendrer sans recourir à l’union d’un mâle et d’une femelle.

Le mythe fondateur de la femme-objet

Pandora, dont l’étymologie rappelle que tous (pan) les dieux de l’Olympe en font cadeau (dora) aux hommes, reçoit de chacun des traits artificiels pour que les hommes succombent sous ses charmes ou plutôt qu’ils brûlent de désir pour elle – la métaphore du feu va prendre ici tout son sens. 

Ornée de guirlandes de fleurs et, selon les versions, de chaînes d’or, elle se voit coiffée d’une merveilleuse couronne forgée par Héphaïstos ; habillée par Athéna qui la pare d’un voile et lui enseigne les métiers manuels, notamment l’art du tissage : le récit donne là tous les ingrédients de l’épouse idéale.

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"La création de Pandora", J.D. Batten (1860-1932), 1913.
Reading University / Wikimedia

Enfin, presque… Car Zeus lui donne par le truchement de la déesse Aphrodite la charis, la séduction qui inspire le désir, mais aussi la fausseté et le tempérament des voleurs grâce aux talents d’Hermès. Le roi de l’Olympe demande aussi qu’elle ait en elle l’esprit d’une chienne et que de sa bouche sortent paroles caressantes et mensonges.

Le retour d’une double tromperie

La belle Pandora est donc un artifice envoyé pour répondre à la double duperie dont le maître de l’Olympe fût la victime : la répartition inéquitable d’un sacrifice à Mékoné et le vol du feu par Prométhée. 

En effet, alors qu’un bœuf devait être partagé entre les humains et les dieux, Prométhée, le Titan médiateur (complice de la race humaine), dont il était attendu qu’il divise les parts équitablement avant de donner la primauté du choix à Zeus, décide de berner le maître des Olympiens en recouvrant les meilleurs morceaux de viande (qu’il destine aux humains) avec l’estomac de la bête, tandis qu’il avait rendu appétant un autre lot constitué des os blancs, en le recouvrant de graisse (la part que choisira Zeus).

En représailles de cette première tromperie, Zeus avait alors caché le feu aux hommes. Mais Prométhée, encore lui, se débrouilla pour lui voler et le remettre aux humains. Le maître des dieux créa alors les femmes, incarnées dans leur ensemble par Pandora.

Réel contre-don (retour de flamme), Pandora constituera un piège pour les hommes qui brûleront pour elle – ils seront "sur le grill" pour reprendre Aristophane dans Lysistrata – et se consumeront d’une ardeur dévorante, tout en les asséchant (référence à leur appétit alimentaire et sexuel), les menant inéluctablement à leur perte.

Pygmalion, l’artiste misogyne

La profonde misogynie des Anciens n’est pas démentie dans un autre mythe grec, relaté par un auteur latin, au début du Ier siècle de notre ère, même si ce mythe pourrait avoir une origine beaucoup plus ancienne.

Dans ses "Métamorphoses" (X, 243-297), Ovide, fait le récit du célèbre sculpteur et roi légendaire de Chypre qui, par le biais de l’intervention d’Aphrodite, la déesse de l’amour, transforma l’une de ses statues en une femme bien réelle, pour s’unir à elle et en faire son épouse.

C’est que Pygmalion, profondément méfiant à l’égard des femmes, notamment en raison des mœurs des femmes de l’île – les impures Propétides qui faisaient commerce de leurs charmes sans aucune pudeur et, de surcroît, offraient en sacrifices leurs hôtes –, ne pouvait se résoudre à prendre une épouse et avait tout d’abord choisit le célibat. L’artiste tentait ainsi d’éviter tout ce qui, à l’instar de la mythique Pandora, échappe au contrôle masculin, tout particulièrement en matière de sexualité.

De sorte que l’homme pieux s’attacha à créer de toutes pièces, en la sculptant dans l’ivoire, une femme idéale, pudique, au regard timide, un être qui ne connaît pas la nature vicieuse des femmes ; en bref, une alternative vertueuse, sous contrôle masculin.

Rapidement Pygmalion tomba amoureux de sa statue à la beauté parfaite, mais son savoir-faire ne suffisait cependant pas à en faire autre chose qu’un être inanimé. C’est alors qu’Aphrodite, cédant aux supplications de l’artiste, se résolut à donner vie à la statue : Galatée, objet fait femme, était née.

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Pygmalion et Galatée, Jean‑Léon Gérôme, 1890.
Metropolitan Museum of Art

Un mythe plus que jamais d’actualité

Désormais vivre avec une femme artificielle n’est plus un mythe. Les poupées en silicone nouvelle génération répondent aux désirs des hommes et, de manière plus marginale, des femmes (10 % du marché américain). Pourtant, s’il est un fait que les premières maisons closes où les prostituées (de chair et de sang) sont remplacées par des sex dolls ont fait leur apparition – établissements que certaines féministes voudraient voir interdire –, il ne faudrait pas réduire les femmes robotes à des objets de plaisir sexuel.

Puisqu’à l’instar des mythiques Pandora et Galatée, ces créatures, en fonction de la gamme – et donc des bourses –, peuvent être considérées par certains usagers comme de réelles épouses (!). Comme bien souvent, la réalité dépasse la fiction ou le mythe : au Japon un homme a récemment quitté sa femme pour vivre au quotidien et avoir des rapports intimes avec l’une de ces poupées.

Si les mythes, que ce soit chez Hésiode ou Ovide, témoignent de la profonde misogynie des Anciens, les sex dolls actuelles faites avant tout pour répondre aux désirs des hommes ne semblent peut-être pas si éloignées de leurs ancestrales consœurs mythiques à valeur archétypale.

Un point commun : la méfiance à l’égard des femmes

Dans l’Antiquité ces mythes reflétaient la volonté de contrôle de l’homme sur la femme, alors considérée comme un être imparfait qu’il fallait dompter ou maîtriser. De fait, cette domination phallocratique semble bien avoir traversé les âges. Si Pygmalion avait choisi de fabriquer une Galatée plutôt que de s’unir avec une femme de chair et de sang, c’était avant tout pour se prémunir de la nature vicieuse des femmes. Or, cette considération n’est pas sans faire écho aux paramétrages des poupées modernes dont les conversations sont bridées afin que celles-ci ne soient "jamais méchantes, cruelles ou égoïstes".

Comment ne pas voir alors dans les programmateurs des logiciels des poupées en silicone des Pygmalions des temps modernes ?

Bien plus. Médecins, spécialistes de l’intelligence artificielle et entrepreneurs réaliseront sans doute également l’un des fantasmes les plus chers aux Grecs de l’Antiquité : se passer des femmes pour se perpétuer et obtenir une descendance, en concevant des enfants avec des robots.

La sex doll, contrepartie d’une humanité malade et infirme ?

On aurait cependant tort d’oublier qu’une des interprétations du mythe relie les créations (et créatures) d’Héphaïstos, le dieu boiteux, à une manière de compenser son infirmité. Dans cette idée, il paraît intéressant de relever que d’après Matt McMullen, patron de la société RealDolls, la plupart des acheteurs seraient "des gens privés de vie sexuelle à cause de problèmes physiques ou psychiques, ou traumatisés par une expérience malheureuse et incapables de séduire une femme".

Les femmes artificielles deviennent alors les témoins les plus glaçants d’une humanité de plus en plus handicapée par son propre individualisme.

– Cet article a été rédigé par Jérémy Lamaze, Docteur en histoire de l'art et archéologie du monde grec, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sa version originale a été publiée sur The Conversation.

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The Conversation

La fabrique de la femme artificielle : du mythe de Pygmalion aux "sex dolls" en silicone
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Une poupée sexuelle est en train d'être assemblée dans une usine de la province du Guangdong, en Chine, le 11 juillet 2018.
Aly Song / REUTERS
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#JeSuisCute : elles lancent un hashtag contre le "slut-shaming", se font traiter de salopes

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"Un rassemblement annuel de toutes les plus grosses salopes". "Juste un hashtag de putes". "Vous salissez l'image des femmes". "Bande de salopes". Sur Twitter, les femmes qui ont osé montrer leur corps ou leur visage pour lutter contre le harcèlement et le slut-shaming, c'est-à-dire le fait d'insulter et dégrader une femme en raison de ses pratiques sexuelles ou de ses vêtements jugés trop sexy, ont reçu des salves d'insultes. 

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C'est la modèle Manny Koshka qui a lancé le hashtag. Celle qui réalise des vidéos qu'elle qualifie elle-même de "sexy" et poste régulièrement des photos de nus artistiques a été prise à parti, insultée et harcelée pour avoir montré son corps. "Ces vieux mecs (tellement civilisés) qui clashent les nanas qui s'exposent nues sur le Net... mais que tu retrouves dans tes [messages privés] (avec une photo de leur queue) et dans tes follow. Les gars on vous voit. Changez rien", a-t-elle commencé par écrire le 27 juillet.

Le lendemain, elle explique que face à "tout le bordel fait pour une nana qui s'expose en lingerie", elle aurait presque envie de lancer le hashtag "#JeSuisCute"– #JeSuisMignonne en français. Objectif : "Noyer la police des moeurs Twitter nauséabonde sous des tas de [nus / photos en sous-vêtements] de nanas qui s'en branlent de leur avis".

"Arrêtez de sexualiser la nudité"

Le hashtag a rapidement pris de l'ampleur. Par dizaines, des femmes ont posté des photos d'elles, parfois dénudées, parfois habillées, avec ce même mot-clé.

"Arrêtez de sexualiser la nudité", écrivent-elles. "Chacun se doit de pouvoir user de son corps comme bon lui semble".

Certains et certaines qui ne semblent pas tout à fait avoir saisi le but du hashtag se sont empressés d'insulter les femmes ayant posté des photos, les accusant de vouloir chercher l'attention à n'importe quel prix, de ne pas avoir de valeurs, ou de ne faire cela que pour attirer des hommes. Une belle illustration du slut-shaming qui devait être dénoncé, en somme.

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Elles lancent un hashtag contre le "slut-shaming", se font traiter de salopes
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@Juliie3x / Twitter
Perrine SIGNORETMédias sociauxHarcèlementTwitterHashtagDroits des femmesFranceHarcèlement sexuelmash-fr240Lundi, juillet 30, 2018 - 13:30Sur le hashtag #JeSuisCute, les photos de femmes fières de leur corps ont rapidement laissé place aux insultes.facebook|:|http://f24.li/11et.F|*|twitter|:|http://f24.li/11et.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11et.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11et.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11et.W|*|email|:|http://f24.li/11et.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11et

Deux femmes ont été harcelées dans un parc aquatique du Bahreïn, et le responsable estime que c'est de leur faute

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La vidéo dure dix secondes et a été filmée dans le parc aquatique "Lost Paradise of Dilmun Water Park", le 3 août dernier. On peut apercevoir deux femmes agressées par une dizaine d’individus dans une piscine. Les hommes les encerclent, leur font des remarques sur leur maillot de bain et les touchent à plusieurs reprises en attrapant leurs bikinis. Ces dernières essayent de se débattre et d’échapper aux mains de leurs harceleurs, sans succès. La vidéo a été relayée des dizaines de milliers de fois sur Twitter et Instagram, la plupart des internautes appelant à l’ouverture d’une enquête.

VOIR AUSSI : Une nouvelle vidéo rappelle que réagir au harcèlement de rue peut être dangereux pour les femmes

Traduction : "Aux personnes qui déclarent que c'est la faute d'une femme si elle est harcelée sexuellement, à cause de ses habits, je vous assure que même les femmes entièrement couvertes sont victimes de harcèlement."

"Les deux femmes se sont mises dans une situation risquée"

Face à la polémique, le complexe touristique a réagi, déclarant “assurer la sécurité des vacanciers présents au sein de la propriété”. D’après un article du journal en ligne "Gulf Daily News", le complexe serait équipé de plus de 160 caméras de surveillance permettant "de contrôler toutes les dérives possibles". Il dispose également de 65 employés responsables de la sécurité du parc. Selon le journal, une équipe de surveillants serait intervenue dans la piscine pour mettre fin à l’agression.

Le responsable du complexe touristique, en charge du parc aquatique, a d’ailleurs déclaré dans un communiqué, qu'"il ne s’agissait pas d’un acte de harcèlement sexuel", expliquant : "Les femmes présentes dans le parc aquatique avaient été conseillées de ne pas fréquenter les piscines bondées. Les deux femmes ont donc clairement choisi de se baigner dans une piscine fréquentée par des célibataires, et se sont donc mises dans une situation risquée."

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Twitter / AshoorLFC

Traduction : "C'est officiel. Boycottons Lost Paradise après leur communiqué de presse."

Les deux victimes saoudiennes n’ont pas déposé plainte mais une enquête a été ouverte en coopération avec le ministère de l’Intérieur afin de tirer l’affaire au clair. À la suite de cette enquête, les agresseurs ont reçu un avertissement.

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le parc aquatique "Lost Paradise of Dilmun Water Park" n’a pas donné suite à nos questions. Nous publierons sa réponse si elle nous parvient.

"Au royaume bahreïni, si tu es harcelée, c’est que tu l’as cherché"

S. Yousif Almuhafdah est un activiste de l’organisation des droits de l’Homme Bahrain Human Rights. Pour lui, cette vidéo illustre l’impunité des harceleurs à l’intérieur du royaume. "Ce n’est pas la première fois que cela arrive, dit-il. De nombreuses affaires de ce genre ont lieu dans les lieux publics comme les hôtels, les restaurants, les parcs... et très souvent le personnel ferme les yeux."

"Dans ce cas précis, poursuit l'activiste, l’incident a été filmé et largement diffusé, obligeant le complexe à réagir car il tient à sa réputation internationale, et est habitué à recevoir des vacanciers venus de tous les pays du Golfe. Mais on voit bien que les individus ne se sont pas privés de le faire dans un lieu public, en face de surveillants. Car ils savaient pertinemment que rien ne leur serait reproché. Au Bahreïn, la mixité est autorisée dans les espaces publics et il n’y a pas de loi obligeant le port du voile. Mais il n’y a pas de loi interdisant le harcèlement sexuel."

Selon notre Observateur, le Code pénal ne s’attaque pas suffisamment à la violence à l’égard des femmes. Il n’existe en effet aucune disposition relative au harcèlement sexuel ou à la violence domestique. Par ailleurs, si le viol peut être puni d’une peine d’emprisonnement à perpétuité, le viol conjugal n’est pas reconnu comme un crime.

"Les garçons se sentent surpuissants, et les réactions des autorités vont toujours dans leur sens

"Les garçons se sentent surpuissants, et les réactions des autorités vont toujours dans leur sens car au lieu de poursuivre la bande de harceleurs, ils décident de blâmer les victimes pour avoir décidé de se baigner dans une piscine remplie d’hommes, explique S. Yousif Almuhafdah. Face à ces mentalités, les victimes ne déposent jamais plainte, et même si elles le faisaient, elles ne pourraient obtenir de suivi. Au royaume bahreïni, si tu es harcelée, c’est que tu l’as cherché.”

Militer pour les droits de l’Homme est un combat risqué au Bahreïn. Plus d'une vingtaine d'activistes risquent aujourd'hui la peine de mort.

– Cet article a été initialement publié sur le site des Observateurs de France 24.

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Harcelées dans une piscine du Bahreïn, le responsable estime que c'est de leur faute
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Captures d'écran
Les Observateurs de France 24MondeDiscriminationHarcèlement sexuelHarcèlementÉgalité hommes-femmesDroits des femmesmash-fr242Lundi, août 13, 2018 - 16:29159Le 3 août dernier, dans un parc aquatique du désert de Bahreïn, deux femmes se sont fait harceler en plein milieu d’une piscine. La scène a relancé les débats sur la nécessité d'une loi interdisant le harcèlement sexuel. 0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.62384603259445,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61312001300536,0.61396699224349,0.61396699224349,0.61396699224349,0.61396699224349,0.61396699224349,0.61396699224349,0.61396699224349,0.60688279451259,0.60285607764094,0.60348113556399,0.60348113556399,0.58291537663353,0.58035161770564,0.57784051831019,0.57634100876525,0.5749522710567,0.57474910541016,0.57474910541016,0.57284177059682,0.57284177059682,0.57221096800304facebook|:|http://f24.li/11h1.F|*|twitter|:|http://f24.li/11h1.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11h1.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11h1.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11h1.W|*|email|:|http://f24.li/11h1.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11h1

L'Écosse va rendre gratuits les tampons et serviettes hygiéniques pour les étudiantes

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Les règles ne sont pas seulement douloureuses ou handicapantes. Elles coûtent également très cher aux femmes. Selon un calculateur développé par la BBC, ces dernières achèteraient en moyenne 10 000 protections hygiéniques au cours de leur vie, pour un coût total de 2 000 euros. L'Écosse, réputée pour être particulièrement progressiste sur ce point, aimerait changer cela.

VOIR AUSSI : L'Australie est en passe de retirer sa taxe sur les protections périodiques

Un centre commercial d'Edimbourg, selon le journal local Edinburgh News, a testé un dispensaire offrant aux personnes à faibles revenus des tampons ou serviettes gratuites. Une initiative, qui fait suite à des campagnes de sensibilisation menées par des associations, mais aussi à l'attitude du gouvernement. 

Le gouvernement écossais, en effet, s'engage depuis plusieurs mois à financer les produits hygiéniques de ses habitantes les plus démunies, ainsi qu'à éduquer davantage sa population au sujet des menstruations. Le pays avait financé en septembre 2017 un programme pilote. Pendant six mois, des milliers de femmes en situation de précarité avaient alors pu bénéficier de protections gratuites à Aberdeen, troisième plus grande ville du pays.

Un budget de 5 millions de livres

Un budget de 5,2 millions de livres (environ 5,8 millions d'euros) va être alloué à une nouvelle mission, à savoir le ravitaillement en tampons et serviettes de quelque 395 000 jeunes filles et femmes qui étudient dans une école primaire, un collège, un lycée ou une université. Le gouvernement dit être le premier pays au monde à prendre une telle mesure – dont on ne sait pas si elle concernera aussi les enfants déscolarisés à terme.

Des parlementaires se sont félicités de la nouvelle, à l'image d'Aileen Campbell, membre du Scottish National Party. "Dans un pays aussi riche que l'Écosse, c'est inacceptable que quinconque doive se battre pour acheter des produits sanitaires basiques. Je suis fière que l'Écosse prenne une action qui soit une première dans le monde pour combattre la pauvreté menstruelle", a-t-elle expliqué. 

Ne reste plus qu'à attendre de voir si les autres pays s'inspireront de l'exemple écossais. En France, la taxe sur les produits hygiéniques avait été abaissée en 2015 à 5,5 %, suite à la mobilisation d'associations (une baisse qui ne s'est malheureusement pas toujours répercutée sur les prix des produits). La ville de Paris, par ailleurs, a mis en place des boîtes où chacun.e peut déposer des tampons ou serviettes, qui sont ensuite redistribués par le Samu social.

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L'Écosse va rendre gratuits les tampons et serviettes hygiéniques pour les étudiantes
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altrendo images / Getty Images
Perrine SIGNORETMondeDroits des femmesÉcosseSantéRoyaume-Unimash-fr240Lundi, août 27, 2018 - 15:15C'est un pas supplémentaire pour le gouvernement écossais, qui avait déjà pris ces derniers mois d'autres mesures contre la précarité menstruelle.facebook|:|http://f24.li/11j4.F|*|twitter|:|http://f24.li/11j4.T|*|googleplus|:|http://f24.li/11j4.G|*|linkedin|:|http://f24.li/11j4.L|*|whatsapp|:|http://f24.li/11j4.W|*|email|:|http://f24.li/11j4.E|*|global_shorty|:|http://f24.li/11j4




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